Nous avons le plaisir d’accueillir cet été pour la 5ème édition du BAZ’N CAMP, Seidou Njoya, skills coach français, basé à Paris. Ancien joueur professionnel, passé par Nancy, Boulazac, Bourg en Bresse ou Aix Maurienne. Seidou a connu tous les hauts et les bas d’une carrière à haut niveau, et s’en sert aujourd’hui pour conseiller et entrainer la prochaine génération de joueurs. Nous sommes allés à sa reconcentre et nous lui avons posé quelques questions :
Qui es-tu ?
« Je suis Coach et préparateur physique. J’ai commencé à coacher il y a 4ans. »
Avant de te lancer dans le coaching, quelle a été ton expérience en tant que joueur ?
« J’ai été joueur professionnel pendant presque 13 ans et suite à une blessure au genou j’ai dû arrêter. »
Quels sont pour toi les aspects du basket les plus importants à transmette aux jeunes joueurs qui veulent devenir professionnels ?
« Au-dessus du basket, donc dans le sport en général, je parlerais des valeurs du partage, de la bienveillance, et après si on parle de termes techniques, moi je prône plus le collectif. Je veux que les gamins jouent pour eux mais qu’ils pensent aussi à jouer pour les autres.»
Sur tout le camp, tous les joueurs veulent devenir pro, et ce qui est intéressant avec toi, c’est que tu as du vécu dans le domaine. Mais ils ne savent pas ce que c’est d’être pro, ils ne connaissent pas le vrai visage, l’envers du décor. Quels sont les points les plus négatifs que tu as connu dans le monde professionnel ?
« Sans entrer dans les détails, je dirais qu’il faut faire comprendre aux gamins que c’est un business, que c’est un métier, et la première question que je poserais aux gamins c’est : pourquoi vous faites du basket ? Parce qu’aujourd’hui quand je leur demande, tout le monde me répond : j’aime trop le basket, je suis passionné, je ne peux pas vivre sans basket, mais très peu, par expérience, me réponde : pour gagner ma vie. Ils doivent vraiment comprendre que c’est un business, quand tu es payé pour jouer, la pression n’est pas la même, et les dirigeants ils attendent plus de toi que juste être sympa. Parce que quand on est jeune, c’est sympa de jouer au basket, on est avec les copains. Je l’ai toujours dit, mes meilleures années c’était en centre de formation. Beaucoup moins de pression, en plus j’ai eu de la chance, j’étais dans une équipe vraiment talentueuse, on gagnait tout en espoirs et en cadet. Et depuis que je suis passé de l’autre côté, j’ai vu que ce n’était pas la même chose. Un exemple : à Nancy, le premier contrat qu’on me propose c’était pour un même salaire (assez bas) pendant 3 ans. J’ai demandé au coach pourquoi, si tu me prends en pro c’est parce que je suis bon, je mérite d’être payé comme tout le monde. Et il me répond : si on peut te payer le moins possible ça nous arrangerait.
On sait que tu ne peux pas être là pour le début du camp, tu vas être à Las Vegas, tu va venir sur la fin de la deuxième semaine. Est-ce que tu peux nous dire un peu ce que tu vas faire à cet endroit-là ?
« Je vais accompagner un prospect du basket européen, un 2006 qui joue à Barcelone, son père est le meilleur ami de mon mentor, mon mentor qui est directeur de la NBA académie au Sénégal. Il a compris que j’avais un gift à bien partager, à développer à enseigner les skills, etc. Parce que c’était mon coach avant. C’était lui mon skills trainer, j’allais aux EU m’entrainer avec lui. Il m’a transmis beaucoup de choses. Et c’est aussi pour ça que je suis content de partir car il m’a directement conseillé au père du prospect : c’est ce gars la dont votre fils a besoin, car il avait besoin de quelqu’un pour l’accompagner. Ça fait 1 an que je parle avec son père, je l’ai rencontré 2 fois, on échange beaucoup à distance, on a planifié les choses, j’ai regardé des matchs et j’ai fait des retours sur ce que je pense, etc. Son père a dit, on est à 2 ans de la draft, il faut qu’on commence à avancer. Donc il a pris contact avec un entraineur NBA, qui entraine beaucoup de stars de la League, donc on va chez lui à Las Vegas. Moi je serai là pour superviser, c’est à dire que le coach va venir avec ses joueurs, et tout devrait passer par moi, je dois donner mon accord. C’est moi le coach principal en gros, parce que moi je vais juste accompagner le gamin, si tout se passe bien, toute sa carrière. On veut vraiment profiter des infrastructures, qu’il se confronte à tous les prospects, parce que la chance qu’on aura, c’est qu’on sera à Las Vegas et qu’il y aura tous les premiers tours de draft qui vont faire des workouts avant de jouer, et il aura l’occasion de les affronter sur des pick up, ou sur du 3X3 et ça c’est très bien. Et à côté, nous on va profiter pour l’entrainer et profiter des infrastructures mises à disposition. Donc voilà le projet pour cet été. »